La ville de Makabana se laisse envahir par les herbes folles
A Makabana dans le Niari (sud), la nature semble avoir repris ses droits. Des herbes qui ne sont pas tout à fait du goût des habitants.
Un peu de soleil et quelques gouttes de pluie. Il n’en faut pas plus pour voir revenir les herbes folles. Ces dernières années, celles qu’on appelle aussi les « mauvaises herbes » ont commencé à proliférer en ville.
Dans les quartiers à forte densité humaine, les habitations sont envahies par les hautes herbes.
«En saison de pluie, il est difficile d’entretenir sa concession, parce que tous les quinze jours, les mauvaises herbes poussent vite. C’est pourquoi, la population fait le nécessaire sur le pourtour des maisons mais néglige les espaces communs. La grande propreté c’est en saison sèche quand cesse la tombée des pluies», explique Jules Kitsoukou, habitant de la ville.
Pour certains l’invasion de l’herbe est le signe d’une terre fertile, alors que cette végétation compacte est aussi un refuge où se multiplient les reptiles et autres espèces d’animaux.
«L’herbe envahissante prouve que la terre de Makabana est fertile. Mais ce qui est à craindre ce sont les serpents. On n’est pas à l’abri des morsures des serpents de jour comme de nuit. Les autorités devraient cependant pousser les populations à se réapproprier la journée citoyenne pour rendre l’espace habité propre en toutes saisons. Les gens ont occupé plusieurs hectares et ils sont incapables de les entretenir», regrette Emmanuel Niaty, un autre habitant de la localité.
Cette ville accueillante et calme, arrosée par la rivière Niari, mérite qu’on se penche sur sa situation. A titre d’exemple, la Mairie peut initier des plaidoyers auprès des bailleurs des fonds et financer les associations locales.
«L’entretien de la ville peut créer des emplois, mais il manque des personnes qui peuvent investir dans ce domaine. On peut donner aux jeunes à la recherche de l’emploi du travail» Suggère Jacqueline Badiba, une autre habitante de la ville.
La situation que traverse la ville de Makabana n’est malheureusement pas un cas isolé, plusieurs villes de l’intérieur du pays font face au même problème, résultat des maigres budgets dont dispose ces municipalités.
La question de l’entretien des voiries urbaines des communes du Congo demeure un véritable nœud gordien.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville